Retroviridae

Retroviridæ est une famille de virus, dont les membres sont nommé rétrovirus. Ce sont des virus à ARN monocaténaire, de polarité positive, infectant les vertébrés.



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Rétrovirus

Retroviridæ est une famille de virus, dont les membres sont nommé rétrovirus. Ce sont des virus à ARN monocaténaire, de polarité positive, infectant les vertébrés. Ils se distinguent surtout par la présence d'une enzyme virale : la (TI, voir aussi RT pour reverse transcriptase) qui rétro-transcrit leur génome d'ARN en ADN pour être intégré ensuite dans le génome de la cellule. La TI a la particularité de commettre assez aisément des erreurs, ce qui fait que certains rétrovirus ont une grande variabilité génétique. Les Retroviridæ disposent d'un fort pouvoir oncogène.

Le virus de l'immunodéficience humaine (VIH), responsable du Sida, est un rétrovirus.

Morphologie

Ce sont des virus enveloppés d'environ 120 nanomètres de diamètre. Leur enveloppe est issue de la dernière cellule infectée car la prolifération se fait par bourgeonnement. Elle est enrichie par des protéines d'enveloppes spécifiques codées par le gène env du virus. Autour de l'ARN se trouve la capside. Le génome est diploïde, les deux brins monocaténaires d'ARN sont reliés par des ponts hydrogènes à leur extrémité 5'.

Le brin d'ARN étant monocaténaire, des erreurs de transcription surviennent souvent (il n'y a pas de contrôle envisageable à l'aide du nucléotide complémentaire)  ; si certaines aboutissent à un ADN improductif, d'autres sont viables et génèrent des mutants qui peuvent peut-être différer par leur signature antigénique. Cette grande variabilité rend complexe la vaccination.

Organisation du génome

Le génome se décompose en différentes régions, ayant chacune un rôle bien défini. Orienté de 5'vers 3' :

Puis, suivent les trois gènes de structure :

Enfin, la dernière région :

Oncogénèse

Certains Rétrovirus possèdent en plus, un oncogène. Cet oncogène code une protéine de transformation. Cette protéine confère aux virus un fort pouvoir de transformation leur permettant d'induire particulièrement rapidement (quelques semaines) après l'infection, des tumeurs. Les protéines oncogéniques peuvent être de différentes natures :

pp60 src (RSV), c'est une protéine kinase membranaire régulant le fonctionnement de nombreuses protéines.

Ras (active la voie des MAP Kinases)

Myc, Myb, Fos, sont des facteurs de transcription impliqués dans la prolifération cellulaire.

Classification

On classe les rétrovirus en deux grandes catégories :

Exogène

Seul les rétrovirus exogènes sont formellement classifiés par l'Mondial Committee on Taxonomy of Viruses (ICTV) [1] et sont regroupés dans deux sous-familles :

Ces deux sous-familles comprennent au total sept genres : Alpharetrovirus, Betaretrovirus, Gammaretrovirus, Deltaretrovirus, Epsilonretrovirus, Lentivirus et Spumavirus.

Selon un aspect infectieux, les rétrovirus sont classés dans trois catégories :

Endogène

Article détaillé : Rétrovirus endogène.

L'origine de l'intégration du génome d'un rétrovirus au sein de celui de l'organisme viendrait de l'infection de cellules germinales.

L'étude des rétrovirus endogènes est intéressant en médecine par le fait qu'ils peuvent être source de diverses maladies, incluant des cancers, quand leur génome est exprimé.

Histoire

Dès le début le caractère oncogène des rétrovirus a été observé. C'est ainsi qu'en 1908 le virus de la leucémie aviaire (ALV) a été transmis d'un poulet à un autre par les Danois Vilhelm Ellerman et Oluf Bang après transfert de tissus infectés. En 1911 c'est au tour de Peyton Rous de mettre en évidence le virus du sarcome de Rous (RSV), qui au contraire de l'ALV, induit une tumeur quelques semaines après l'infections, contre plusieurs mois pour l'ALV [2].

Mais il faudra attendre plus de quarante ans pour observer un rétrovirus chez les mammifères avec la découverte du virus de la leucémie murine (MLV) en 1957 par Ludwik Gross et enfin 1981 pour la découverte du HTLV-1 par Robert Gallo, faisant de ce virus le premier rétrovirus humain identifié. Particulièrement rapidement d'autres virus sont identifiés : HTLV-2 en 1982 et en particulier le VIH en 1983.

La découverte de ce dernier et la pandémie qu'on connaît depuis, a poussé les institutions de recherches publiques et privées, mais aussi l'industrie pharmaceutique, à faire des rétrovirus les virus les plus étudiés au monde. Une nouvelle classe d'antiviraux a été mis au point s'attaquant à des particularités des rétrovirus et sont nommés antirétroviraux.

Perspective pour la recherche scientifique

Des manipulations génétiques ont montré qu'on pouvait utiliser des rétrovirus pour amener des gènes spécifiques dans une cellule humaine. Les chercheurs espèrent ainsi introduire dans l'ADN de personnes atteintes de déficiences génétiques héréditaires les gènes qui leur font défaut. On pourrait ainsi infecter positivement un organisme humain et le guérir de maladies génétiques. Une maîtrise totale de ces techniques pourrait à long terme permettre de réintroduire dans le génome humain, les gènes déficients communs à l'espèce humaine comme ceux servant à synthétiser certaines vitamines (vitamine C par exemple), les acides aminés essentiels, les acides gras essentiels. Ces nutriments devant, aujourd'hui, être obligatoirement apportés par la nourriture.

Référence

  1. (en) Family : Retroviridæ, selon le Mondial Committee on Taxonomy of Viruses
  2. Sous la direction de Jean-Marie Huraux, Traité de virologie médicale, Éditions Estem, 2003 (ISBN 2843712033) , p.  83 

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